x : 774,85 y : 2105,58 z : 395 m Fichier : n° 69-***-** Le Trou des Coyotes est découvert le 28/10/2001 par Dominique et Gilbert lors d'une prospection dans les bois, au-dessus du village du Bois-d'Oingt, au lieu dit : les Carrières, Le Pérou, Bois du Sud. L'entrée se situe à flanc d'une petite coupe de carrière abandonnée en pleine forêt. Le terrain pratiquement inaccessible laisse entrevoir la belle entrée de la cavité. Il faut se faufiler au travers des branches et des ronces de la friche pour y accéder. Le lieu est pittoresque et on a l'impression d'être dans une région tropicale tant la mousse recouvre les arbres morts et les blocs effondrés qui jonchent le sol. Nous sommes de suite attirés par cette sympathique ouverture de 1m de large par 2,50m de hauteur qui présente des formes de spéléogénèse intéressantes. Le conduit qui fait suite est érodé et indique que nous sommes en présence d'un ancien drain hydrogéologique. Sa forme de conduite forcée en méandre est caractéristique. La progression s'arrête rapidement sur un colmatage d'argile grise sèche, plus ou moins indurée et d'argile poudreuse légèrement rouge qui obstruent complètement le volume de la galerie. Le méandre reste de taille humaine et d'une largeur régulière. Des coupoles de plafond et plusieurs cheminées agrémentent la visite. Comprenant que la cavité est intéressante, nous entamons un sondage au fond, dans l'axe de la galerie. Nous constatons que le conduit se prolonge et reste de dimension régulière mais le colmatage doit lui aussi, continuer. Hypothèse : Il semble que trois phases principales se soient succédées à l'élaboration de cette grotte. La cavité a d'abord fonctionné en réseau actif dans une première période. Une rivière conséquente parcourait alors la grotte. C'est à cette première phase, que la rivière utilisant les joints de strates et les différentes fissures l'a façonnée. La deuxième période, est une transition progressive. Cette rivière a peu à peu disparu et la cavité s'est alors comblée d'argile grise. Ce remplissage a comblé une grande partie du volume et la rivière diminuée, a disparu complètement. Le drain actif restant, a peut-être été détourné ailleurs : quoiqu'il en était, le débit du cours d'eau n'était plus assez puissant pour entretenir le curage de la cavité. La troisième période déterminante est celle du colmatage complet de la cavité par un comblement extérieur. Ce remplissage commun à la région, est attribué à l'oligocène. Conclusion : Il aurait été intéressant d'entamer une désobstruction systématique et régulière dans cette cavité importante pour la région. Mais, suite à une incompréhension de la part des propriétaires, les visites ont dû s'arrêter. Une négociation délicate n'a malheureusement pas abouti à un quelconque accord et il a été mentionné que toutes visites seraient formellement interdites sous peine de poursuites pénales. Cette paléo-cavité devait fournir des indications importantes sur le système hydrogéologique du secteur des Pierres Dorées. Il est navrant de constater qu'il existe encore dans nos campagnes quelque rare esprit préhistorique démuni d'indulgence et de raisonnement. Gilbert. Historique et chronologie : Un matin d'hiver Gilbert et moi prospectons sur la zone des anciennes carrières au Bois-d'Oingt. Après un bon crapahu, nous découvrons la carrière principale, importante mais rien d'intéressant. Nous continuons nos recherches à travers bois et buis. Cela nous réchauffe. Nous passons d'anciens murs en pierre pour aboutir sur une petite carrière en contre-bas. Là, évidemment, le miracle se produit : en haut d'un ressaut, l'entrée naturelle d'un réseau se profile. L'exploration est vite faite. Nous sommes excités devant cette intéressante découverte. Nous décidons d'entamer une série de désobstructions, pendant les jours suivants. La désobstruction va bon train, assez pénible car le remplissage est tantôt dur tantôt tendre. Les seaux sont vidés à l'extérieur et forment un monticule qui monte et qui amenuise le ressaut d'entrée. Les séances s'étendent sur un an. Un jour alors qu'avec Séverine, nous travaillons les agrès, accrochés à la falaise, une personne (en fait, un voisin des propriétaires, nous le saurons plus tard, malheureusement !) se pointe à la carrière. Je descends et nous discutons un moment. Un autre jour, avec Séverine, nous traînons nos bottes aux Coyotes. Ce fut brutale : un papier est au fond de la cavité à la place de mes outils. Stupeur, nous ressortons rapidement et je préviens aussitôt Gilbert des évènements. Malheureusement, malgré la délicatesse et la diplomatie de Gilbert pendant la prise de contact avec les propriétaires, l'interdiction est irrévocable. Les taupes doivent quitter le trou des Coyotes. Dominique
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